MÉDITATION DANS L'ESPRIT DU ZEN

Nicole OLLAGNIER - Octobre 2022 - Témoignage

 

Notre Dame de Grâces : Méditation dans l’esprit du Zen

 

Il m’est demandé d’apporter mon témoignage sur la méditation dans l’esprit du zen à Notre Dame de Grâces. Tout d’abord réticente, car mettre des mots sur le sens d’une telle pratique comporte un risque réducteur voire de non-conformité à une réalité personnalisée et intime (chaque personne étant unique en son essence, en « sa demeure »), je consens cependant à le faire.

Nous pratiquons l’assise dans l’esprit du zen selon l’enseignement de Karlfield Graf DURCKHEIM et dans la ligne de la mystique rhénane.

 

J’ai découvert cette pratique il y a une quinzaine d’années auprès de Bernard DUREL au couvent de la Tourette. Depuis lors j’ai continué, chaque année, à suivre son enseignement régulièrement, en sessions de 2 jours ou plus approfondies sur une semaine, à la Tourette, à Kergallic…. Ces sessions ont toutes été des jalons importants sur mon chemin et m’ont permis d’inscrire naturellement cette méditation dans mon quotidien.

Au préalable, il convient de ne pas la confondre avec une pratique de relaxation, de bien être, de soin ou santé (respirer quelques minutes n’est pas méditer) ni avec la méditation chrétienne, rattachée à une religion et qui est une méditation avec objet (texte, thème, image…)

La méditation dans l’esprit du zen est une méditation sans objet, qui se rattache à une tradition de sagesse ; C’est le grand exercice du NON FAIRE, il s’agit simplement d’être là.

 

Dans notre monde actuel dominé par le visuel, les écrans, l’apparence, une certaine opacité de la réalité, restaurer l’importance de l’écoute devient plus que nécessaire pour tous ceux qui s’interrogent sur le vrai sens de la vie et souhaitent découvrir une nouvelle voie, celle de l’intériorité.

 

« S’asseoir tout simplement » à l’écoute du silence, de sa respiration, à l’écoute de son être profond, ce n’est pas si simple ni si facile. Faire zazen unifie 2 entités indissociables, le corps et l’esprit : nécessité d’un corps placé, ici et maintenant, non encombré par ses émotions ou par ses pensées ; nécessité d’adopter une posture immobile et tranquille, une posture « juste » .

 

Pourquoi méditer ? « pour préparer les conditions d’une plus grande transparence à l’être » nous dit Durckheim, tout ceci requiert patience et persévérance, poser son attention sur tout ce qui est pour entrer dans une expérience de présence toujours plus ouverte….

 

Que nous soyons débutants ou pratiquants depuis longtemps, c’est toujours la première fois, (nulle quête de perfection, nul besoin de résultat) c’est nouveau chaque fois. Si vous souhaitez découvrir cette méditation dans l’esprit du zen ou prolonger l’expérience, vous serez toujours les bienvenus,ici à Notre Dame de Grâces, les lundi de 18 h 30 à 19h 30 pour partager ce « voyage » où prédominent une attitude et un esprit d’accueil et d’hospitalité.

 

Quelques citations :

 

« S’asseoir, refuser patiemment toute fuite vers un ailleurs » - Bernard Rezolle

« Attends dans le vide mais marche sur les sentiers de la place du marché » - Ama Samy

« Le son de l’être est toujours là et il dépend de l’homme de s’accorder lui-même en tant qu’instrument afin que résonne en lui, le son de l’être » - K.G Durckheim

« L’exercice du chemin intérieur consiste en une répétition perpétuelle » - K.G Durckheim

« Il est inutile de se retirer dans la montagne ou dans la grotte, la posture zazen est elle-même la grotte et la montagne tout à la fois car en zazen nous retrouvons la solitude dont nous avons besoin : l’eau souillée de l’esprit se décante, le corps retrouve une posture digne… immobile comme une montagne dans le vent » - TaisenDeshimaru

 

Quelques références bibliographiques :

 

« méditer, pourquoi, comment ? » K.G Durckheim (le courrier du livre)

« comment peut-on être zen ? »Jacques Castermane  (le relié Poche)

« cœur zen, esprit zen » Ama Samy (Sully)

« Zen, Tao et Nirvana » Thomas Merton (Bartillat)

« l’expérience intérieure »Thomas Merton  (Cerf)

« Le nuage de l’inconnaissance, une mystique pour notre temps » commentaire de Bernard Durel (Albin Michel)